Aanwinsten 2015 (Acquisitions 2015)
En 2015, des œuvres d’art importantes, tant d’artistes nationaux, européens que d’artistes africains, asiatiques et de l’Amérique du Sud ont été acquises. Pour la formation de la collection du M HKA, il a été misé sur la tradition d’avant-garde à Anvers (avec Wout Vercammen) et dans la région plus vaste du nord-ouest de l’Europe (avec Charlotte Posenenske et Robert Filliou) à partir des années 1960, et sur l’intérêt de l’aspect ‘performatif’ et l’engagement social de l’art contemporain dans le monde multipolaire actuel (avec Imran Qureshi, Ricardo Brey, Maha Maamoun ou Vadim Fishkin). De plus, une attention particulière a toujours été prêtée à la nature et au rôle de l’image d’aujourd’hui.
Suite à l’exposition tripartite de Wout Vercammen A well-considered idea of an exhibition, le M HKA a acquis l’entièreté de la troisième partie, une série de sérigraphies pop art caractérisées par des couleurs vives. Les images portent sur des faits d’actualité et proviennent de magazines ou de journaux. Chaque fois, deux parties sont montées l’une au dessus de l’autre. Suite à l’exposition de l’artiste allemande Charlotte Posenenske au rez-de-chaussée du M HKA, une de ses structures a été acquise, les deux autres ont été prêtées. Posenenske s’occupait traditionnellement de l’art constructiviste et concret et elle était à la recherche d’une forme innovatrice de production et de distribution. A travers l’art, elle voulait réaliser des changements sociaux. Lorsqu’elle s’est rendu compte qu’elle n’y parvenait pas, elle a quitté le monde artistique.
Des œuvres d’art d’artistes plus récents ayant repris cette tradition d’avant-garde ont également été acquises. Ainsi, Danny Matthys a donné bon nombre de ses œuvres plus anciennes en polaroid au M HKA. De ce fait, l’ensemble au sujet de Danny Matthys est devenu plus important. La représentation muséale déjà assez respectable de Narcisse Tordoir faisant partie de la collection a été complétée suite à l’exposition The Pink Spy. L’artiste a offert au musée Africeur de Bogolan, une œuvre en textile qu’il a produite avec deux artistes maliens. La technique de peinture locale Bogolan est utilisée ici comme un levier pour examiner le médium de la peinture. Le M HKA a également acquis sa peinture Ontploffing (Explosion). En outre, Tordoir a fait don de l’installation Tekstkamer (Personnage observant le plafond).
Au niveau international, la collection a également été élargie de plusieurs œuvres fantastiques. L’année écoulée, le M HKA a renforcé la partie de la collection relative au fluxus d’une grande installation de Robert Filliou : 10 télégrammes. Grâce à cette œuvre, nous avons pu ajouter une œuvre classique de Filliou à la collection et maintenant nous disposons d’une représentation muséale respectable de cet artiste.
Une œuvre composée de cinq parties de Maha Maamoun a été acquise : Caïroscapes. Via la photographie et la vidéo, Maha Maamoun explore l’écart entre la représentation et l’interprétation de certains événements, les préférences politiques sous-jacentes et les rapports de force dissimulés. Les vues de ville de cette série semblent être prises depuis derrière une burqa.
De l’exposition Don’t you know who I am, une installation de Imran Quereshi a été acquise. Cette installation in situ a une charge clairement sociopolitique. De tout près, elle fait appel à la beauté, alors que, de plus loin, elle semble plutôt aux séquelles de ce qui pourrait être une hécatombe.
Un autre ajout à la collection est l’œuvre de pionnier Untitled, Documenta IX, Kassel, Kassel (1992) de Ricardo Brey qui a été restaurée pour son exposition monographique ‘Op de bodem van de hemel’ (Au fond du ciel).
Le M HKA a également acquis une œuvre qui réagit au réchauffement climatique, il s’agit d’une œuvre de Vadim Fishkin.
Cette année-ci, la V.A.C.-foundation a de nouveau fait un don considérable, il s’agit de la vidéo Tightrope, le théâtre de marionnettes Way of an Object et l’installation Landscape de l’artiste de Daguestan Taus Makhacheva.
Les amis du M HKA ont également fait don de bon nombre d’œuvres, une installation de Jean Katambayi, un artiste congolais, est l’œuvre qui saute le plus aux yeux. Trotation est une machine bricolée fonctionnant uniquement dans la fantaisie. La machine est conçue pour combler les déséquilibres entre les différents continents. Quand la terre tourne autour de son axe et autour du soleil, l’artiste estime que ceux qui se trouvent le plus près de l’équateur sont préjudiciés puisqu’ils doivent faire un plus grand tour que ceux qui habitent plus dans le nord. En ajoutant un troisième tour arbitraire, il veut perturber cet ordre naturel et rétablir l’équilibre.