Agnieszka Polska – Flowers on the Sun
21 Sep 2024 - 12 Jan 2025
La première exposition individuelle en Belgique de l’artiste polonaise Agnieszka Polska, qui vit et travaille à Berlin, Flowers on the Sun, présente une sélection d’œuvres récentes, dont son dernier film, The Book of Flowers (2023), créé à l’aide d’outils alimentés par de l’IA. L’artiste a d’abord utilisé des séquences d’animation pas à pas (stop motion) de fleurs qui remontent aux années 1950 et qu’elle a ensuite transformées en images générées par de l’IA.
Inspirée de scénarios spéculatifs mêlés à des éléments de science-fiction, l’exposition met en lumière des problèmes liés à la relation entre humains, non-humains et outils technologiques, soulevant des questions urgentes sur notre perception du temps et de l’Histoire. La série en cours Braudel’s Clocks (2023-…) reflète l’idée d’un temps unifié en tant que construction sociale, et le monde en tant qu’ensemble complexe de structures évoluant à différentes vitesses. Dans son travail, Polska réfléchit également à la position de l’individu dans le monde contemporain.
Au cours de ses études d’art, Agnieszka Polska a commencé à créer des animations en utilisant des techniques traditionnelles telles que la peinture animée (sur verre). Par la suite, son intérêt s’est porté sur l’animation numérique et sur les qualités immersives des images qu’elle crée. Elle explore différentes formes de narration essentielles à ses œuvres, non seulement dans des œuvres vidéo, mais aussi sur d’autres supports, tels que le long métrage, ou dans d’autres disciplines, telles que la performance théâtrale. Cette variété élargit naturellement sa pratique artistique.
Pendant un certain temps, elle s’est intéressée à l’histoire spéculative des mouvements d’avant-garde, mais aujourd’hui, elle tend à s’inspirer d’histoires liées aux systèmes socio-technologiques planétaires, aux changements globaux et aux crises contemporaines. Ses influences comprennent la culture visuelle et des œuvres de science-fiction d’auteur·rices tels que Stanisław Lem, Ursula K. Le Guin et Brian Catling, entre autres.
L’imagination joue un rôle important dans l’œuvre de Polska. Ses créations, qui mêlent le réalisme des images à des visions fantasmagoriques, aboutissent souvent à un mélange d’ironie et de mélancolie, non dénué d’humour. Dans ses films, l’esthétique du documentaire se fond avec celle de la fiction. Polska crée ses œuvres en portant une attention méticuleuse aux détails et façonne sciemment la structure de ses films. Elle écrit des scénarios en tenant compte du regard cinématographique et de l’engagement du public, qu’elle intègre pleinement à l’expérience. Outre les visuels sophistiqués et hautement raffinés, la conception sonore et la voix hypnotique du narrateur ou de la narratrice jouent un rôle crucial. Dans The New Sun (2017), une étoile au visage d’enfant se livre à un monologue émotionnel avec les spectateur·rices.
Dans ses projets récents, Agnieszka Polska laisse entrevoir un avenir cinématographique qui pourrait se décaler vers la construction d’un monde plutôt que vers une narration traditionnelle.
Avec le soutien de l’Institut polonais de Bruxelles et de l’Institut Adam Mickiewicz.
Avec des remerciements particuliers à Nathan Gray.
Le M HKA remercie tous les prêteurs : Marcin Studniarek, dela.art collection, Dawid Radziszewski Gallery à Varsovie.